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  • Immoross
  • septembre 13, 2025

Et si la loi imposait l’obligation de passer par des agents immobiliers agréés pour toutes les transactions immobilières ?

Et si la loi imposait l’obligation de passer par des agents immobiliers agréés pour toutes les transactions immobilières ?

Dans le contexte des évolutions économiques et législatives en Algérie, notamment avec la promulgation de la loi de finances 2025 interdisant les transactions en espèces pour la vente de biens immobiliers et imposant l’utilisation des canaux bancaires, un scénario hypothétique suscite un vif débat : que se passerait-il si une loi rendait obligatoire le recours à un agent immobilier agréé pour toutes les transactions immobilières lors de leur authentification ? Ce scénario, qui s’inscrit dans les efforts de régulation d’un marché immobilier marqué par le désordre des intermédiaires illégaux et les transactions douteuses, pourrait transformer radicalement ce secteur. Dans cet article, nous examinons les conséquences potentielles sur le marché immobilier, les courtiers illégaux, l’économie nationale, avec un accent particulier sur les agents immobiliers agréés, en nous appuyant sur la réalité actuelle et des expériences similaires.

Impact sur le marché immobilier : régulation ou hausse des coûts ?

Le marché immobilier algérien souffre actuellement d’une instabilité notable, dominée par des intermédiaires non officiels qui contrôlent une grande partie des transactions, entraînant des opérations opaques et des risques juridiques élevés. Si le recours obligatoire à des agents agréés était instauré, cela renforcerait la régulation du marché, garantissant le respect des lois, telles que l’enregistrement des propriétés et le paiement des taxes, à l’image des mesures imposées par la loi de finances 2025. Cette régulation pourrait réduire les fraudes et les transactions coutumières illégales, comme la vente de biens non enregistrés ou via des contrats de reconnaissance de dettes, pratiques déconseillées par les experts juridiques.

Cependant, cette mesure pourrait augmenter les coûts des transactions en raison des commissions des agents, qui varient actuellement entre 1 % et 3 % de la valeur de la transaction, ce qui alourdirait la charge pour les acheteurs et les vendeurs. Les études sur le marché immobilier algérien montrent que la régulation peut stabiliser les prix à long terme, mais risque de ralentir l’activité commerciale dans un premier temps, notamment dans un contexte de ralentissement lié aux réformes financières. Par ailleurs, le recours aux agents pourrait accélérer la numérisation, en favorisant l’utilisation de plateformes électroniques pour les annonces, au lieu des pratiques illégales de marketing en ligne.

Les courtiers illégaux : fin d’une ère ou bascule vers l’ombre ?

Les courtiers illégaux, ou « intermédiaires parallèles », constituent un défi majeur en Algérie, où ils dominent les transactions informelles, échappant aux taxes et facilitant le blanchiment d’argent. Souvent des individus non spécialisés, comme des commerçants ou des employés, ces courtiers exploitent les lacunes juridiques pour conclure des transactions rapides sans contrôle. L’obligation de passer par des agents agréés porterait un coup fatal à ces pratiques, chaque transaction devant être authentifiée par un professionnel officiel, ce qui réduirait les constructions illégales et les manipulations foncières.

Cependant, cela pourrait pousser certains à se tourner vers des activités plus clandestines, comme la vente via des contrats coutumiers illégaux, renforçant temporairement le marché noir. Toutefois, comme l’ont montré les récentes mesures gouvernementales contre le marché informel, une telle loi renforcerait la protection juridique des consommateurs et réduirait les risques, notamment lors de l’achat de biens non enregistrés.

Impact sur l’économie nationale : croissance durable ou défis transitoires ?

Sur le plan économique, cette loi contribuerait à lutter contre l’économie informelle, qui représente une part importante des flux monétaires dans l’immobilier, conformément aux objectifs de la loi de finances 2025 contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. En régulant le marché, les recettes fiscales augmenteraient grâce à un enregistrement précis des transactions, soutenant ainsi le budget national et renforçant l’attractivité pour les investissements étrangers, comme indiqué dans les rapports d’investissement de 2024. De plus, le secteur immobilier deviendrait un moteur de croissance, avec une confiance accrue dans le marché et un encouragement des investissements dans les infrastructures, notamment dans le cadre des efforts pour attirer les investisseurs étrangers via de nouvelles lois.

Cependant, l’économie pourrait faire face à des défis transitoires, comme un ralentissement des transactions en raison de la bureaucratie accrue, affectant la croissance à court terme, comme ce fut le cas avec les réformes économiques précédentes, qui ont eu des effets positifs à long terme mais ont temporairement freiné le secteur. À terme, cela pourrait favoriser une économie plus durable, en mettant l’accent sur la numérisation pour limiter le pillage des biens publics.

Les agents immobiliers agréés : opportunités en or ou pressions accrues ?

Les agents immobiliers agréés seraient les principaux bénéficiaires de ce scénario. Actuellement, ils souffrent de la concurrence déloyale des courtiers informels, menaçant leurs agences de faillite, comme l’ont souligné des études antérieures. L’obligation de leur recours augmenterait la demande pour leurs services, renforçant leurs revenus grâce à des commissions plus élevées, notamment avec la révision proposée des barèmes de rémunération. Cela améliorerait également leur image en tant que référence essentielle pour les clients, en offrant des services spécialisés comme l’évaluation des prix et la prévention des risques juridiques.

Cependant, ils pourraient faire face à des pressions, comme une concurrence accrue entre eux ou le besoin de formations supplémentaires pour s’adapter à la numérisation et aux nouvelles lois, comme celles encadrées par l’Agence nationale des agences immobilières. Malgré cela, cette mesure représente un pas vers une plus grande professionnalisation, protégeant les consommateurs et garantissant une régulation globale du marché.

En conclusion, si une telle loi était adoptée, elle constituerait une avancée audacieuse vers un marché immobilier plus transparent et durable, mais nécessiterait un soutien gouvernemental pour éviter les effets négatifs à court terme. L’Algérie, qui cherche à attirer les investissements, pourrait trouver dans cette régulation une clé pour une croissance économique équilibrée, à condition qu’elle soit mise en œuvre avec sagesse.

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